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Bienvenue

Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

Merci à vous et bonne visite...

Quand la Mort vous raconte une histoire...

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Markus Zusak

La Voleuse de livres

Traduit de l'anglais par Marie-France Girod

Editeur: Pocket
633 pages
A partir de 14 ans


Cet ouvrage a reçu le prix Millepages Jeunesse



Présentation de l'éditeur
Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est - ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres...

Biographie de l'auteur
Markus Zusak est né à Sydney en 1975. Ses parents sont d'origine allemande et autrichienne. Il est l'auteur de quatre livres qui ont tous été primés, et il est désormais reconnu comme l'un des romanciers contemporains les plus novateurs et poétiques d'aujourd'hui, figurant parmi les meilleures ventes en Australie et aux Etats-Unis. Il enseigne l'anglais à l'université de Sydney.


Allemagne 1939. La Mort rôde et s'en prend au petit frère d'une certaine Liesel Meminger. Le jour de l'enterrement, elle remarque un livre: "Le manuel du fossoyeur" mais Liesel n'a encore aucune idée de ce qu'il contient. C'est le coeur lourd qu'elle laisse sa maman et cette image de son frère mort, pour rejoindre ce qui sera sans doute son salut. Accueillie rue Himmel chez Hans et Rosa Hubermann, cela ne l'empêche pas de faire de terribles cauchemars. Elle rencontre Rudy Steiner et la vie coule son cours. La guerre, l'idéologie du Führer et les Jeunesses Hitlériennes résonnent fort autour d'elle. Mais Hans veille sur Liesel: il lui apprend à lire, joue de l'accordéon. Petit à petit Liesel comprend le pouvoir des mots et dévore son livre. Jusqu'au jour où elle commet son deuxième vol. L'amour des livres, la soif d'apprendre fait d'elle une voleuse. Quant à la Mort, elle l'observe de loin car Liesel semble être protégée. Par qui? Par quoi? Ce n'est sûrement pas par l'horreur de la guerre et tous ses morts. Puis arrive Max, caché par ses parents adoptifs parce qu'il est juif et que son pays le rejette. Une amitié profonde se crée entre les deux "rêveurs". Mais la Mort ne va pas tarder à frapper de nouveau dans la vie de Liesel...


Comment résumer un roman aussi dense et époustouflant? Ce roman est incroyable car il appartient à ce genre si prisé et enrichissant d'être destiné à la fois pour la jeunesse tout en étant apprécié par les adultes. Je suis passée par des émotions variées: colère, révolte, tristesse, joie, rire puis larmes. L'histoire de Liesel est si émouvante néanmoins réelle. Je me suis sentie un peu coupable, de vouloir oublier cette partie de l'histoire sous prétexte qu'on nous la rabâche sans arrêt. Chaque année, ce même discours autour de la Seconde Guerre Mondiale et surtout de la Shoah. C'est pourquoi je ne ressens pas le vif intérêt de lire des romans qui en parlent. Car je pense que le devoir de mémoire est omniprésent en France, dans les écoles et les manuels d'histoire. C'est quasi pesant. Mais ce qui m'a attirée dans ce livre, outre le titre énigmatique, c'est l'originalité de la narration. Ici c'est la Mort elle-même qui vient nous conter l'histoire d'une jeune fille au coeur de la guerre. Cette Mort, si distante et froide, devient notre conteuse des sentiments humains, nous peignant une vie quotidienne en proie aux violences idéologiques, aux violences des mots et des actes, à la peur. Puis cette Mort nous décrit des personnages attachants, à la psychologie soignée. Même si Liesel reste l'héroïne du roman, cela ne nous empêche pas de ressentir de la sympathie pour ses parents, Rudy et Max. Ce qui me marquera c'est la fin ou du moins la manière dont est sauvée Liesel. C'est éprouvant. Puis je me suis demandée comment l'on pouvait vivre avec tout ce poids, toute cette douleur? Et c'est là que j'ai ressenti cette culpabilité car éviter toute mémoire envers cette période de l'histoire c'est aussi éviter toute cette douleur. Alors que ce roman m'a réconcilié avec la Shoah. C'est une écriture authentique, sensible, originale et paradoxale, le genre d'écriture que tout le monde devrait lire. La Voleuse de livres est ce livre qui devrait prendre la suite de La cicatrice ou du Garçon au pyjama rayé, même si son niveau de lecture reste difficile, son originalité devrait primée.
Une lecture bouleversante, d'une infinie tristesse mais qui vaut la peine d'être lue et transmise.
Sous le feuillage | Design par Catherine Surr